Quand j'ai commencé à enseigner la self-défense avec SB, je n'avais pas anticipé l'ampleur de l'impact que cela aurait dû sur les femmes et les jeunes filles. Je savais, du fait de ma longue expérience avec celles-ci, qu'enseigner la self-défense serait réellement bénéfique dans le sens où cela leur fournirait des outils pour se protéger de la violence, et c'est cela qui m'a conduit à devenir une instructrice diplômée. Je n'avais cependant pas réalisé qu'au-delà du sentiment de sécurité physique, ces cours auraient d'autres effets. En tant que femmes vivant dans une société patriarcale, nous sommes invitées à rester pudiques et « féminines » dans nos comportements ainsi qu'à rester « agréables ». Beaucoup d'entre nous n'avons pas été éduquées à l'opposition de la résistance, qu'elle soit physique ou verbale. Quand les femmes et les jeunes filles arrivaient ici pour la première fois, beaucoup étaient timides et gênées : elles ne voulaient pas frapper de toute leur force et ne s'essayaient aux différentes techniques qu'avec hésitation et prudence. Cependant, au fur et à mesure que le cours avancé, elles sont devenues plus confiantes. A la fin, j'ai perçu un changement considérable dans leur mentalité. Elles donnaient tout ce qu'elles pouvaient afin de maîtriser chaque technique et chaque coup. Elles avaient trouvé un endroit sûr, un endroit où elles pouvaient parler de tout et n'importe quoi, un endroit où elles pouvaient rire de tout et n'importe quoi mais aussi développer des compétences qui leur donnaient davantage de confiance en elles-mêmes.

Les cours visent à développer des techniques basées sur l'instinct de survie. Nous avons appris par quels moyens désamorcer une situation et que faire lorsque quelqu'un tente de vous étrangler, vous empoigne, vous attrape par les cheveux, etc. Ces techniques et l'émancipation qui les accompagne sont des choses que chaque femme et fille peuvent et capable d'apprendre. Je suis heureuse d'avoir eu cette opportunité d'enseigner la self-défense avec SB et ai hâte de continuer cela pour les deux mois à venir, aussi bien au centre de Beyrouth qu'à celui de Saïda.

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