L'art peut avoir l'effet d'une étoile filante dans une fraîche nuit d'hiver ; il étreint nos cœurs fragiles et libère l'âme. En nous découvrant à travers l'art, nous avons la possibilité de guérir nos blessures et de soulager la douleur que nous portons.

On parle aujourd'hui beaucoup d'« art-thérapie », qui peut inclure le théâtre, la danse, la musique et les arts performatifs. L'objectif principal est de nous rapprocher de nos émotions et de les laisser s'exprimer, une fois pour toutes.

Tous les membres de la société peuvent trouver leur propre chemin à travers l'art, ou simplement découvrir un espace où ils peuvent être libres, sans jugement ou barrières linguistiques.

L'utilité de cette expérience va bien au-delà de la simple possibilité d'offrir un milieu créatif aux personnes concernées. Elle leur permet de s'exprimer librement dans la vie.

C'est pour cette raison que SB OverSeas organise en Belgique et au Liban de nouvelles activités pour les jeunes de milieux réfugiés, leur apprenant à gérer leurs émotions, leurs vulnérabilités et leur colère, typiques parmi les adolescents. Etre un mineur non accompagné qui vit dans un pays étranger rend encore plus urgente la nécessité de s'exprimer. Les sentiments les plus profonds, souvent mal interprétés ou cachés par peur d'être trop durs à confronter, peuvent être relâchés par une esquisse ou quelques coups de pinceau. Ceci est l'effet thérapeutique de l'art, l'idée de transformer nos émotions en quelque chose d'animé à travers la joie de créer. Peu importe la profondeur des blessures, ou depuis combien de temps la nostalgie ou la méfiance nous font souffrir, le processus de création n'a pas de fin. Malgré les efforts pour repousser nos sentiments et les ignorer, le subconscient trouve toujours une façon de se faire entendre un jour.

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Un après-midi de janvier, l'équipe d'SB OverSeas a organisé un atelier d'art avec les jeunes du centre d'accueil pour demandeurs d'asile d'Uccle. Nous avons participé à un laboratoire d'art appelé « Art en Ciel » à Bruxelles, avec six adolescents du centre et un bénévole qui ont rejoint l'activité. L'atelier était dirigé par Pascale, la propriétaire du studio, qui leur a gentiment fourni les outils de base pour peindre un arc en ciel et ensuite reproduire leur photo préférée.

Tous étaient alimentés dans leurs propres dessins et mélanges de couleurs, sans voir le temps passer. J'ai été frappée par la peinture d'un des garçons dont le rouge brillant et les ombres de noir attiraient l'attention de l'observateur.

Des girafes au coucher de soleil et un arbre gommier dans l'arrière-plan font voyager l'imagination dans des paysages perdus d'Afrique où des animaux sauvages se rassemblent pour se reposer. Quelque chose a choisi de très éloigné de notre routine occidentale, mais proche de ceux qui ressentent la nostalgie et sont réceptifs au message qui s'y cache.

En observant les peintures accrochées au mur, vous ne pouvez que remarquer la passion, la mélancolie et le sens d'identité qui habitent ces jeunes, s'entremêlant à leur gratitude d'être accueillis dans un nouveau pays et à l'espoir de réussir un jour.

Écrit par Carolina Bertolini

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