« En 2013, tous mes efforts ont abouti et j'ai reçu une place à l'Université de Manchester. Le bonheur que j'ai ressenti en me baladant dans le campus lors de mon premier jour a été le plus intense que j'ai jamais ressenti. Je ne pouvais pas m'arrêter de sourire alors que je faisais la file d'attente pour recevoir ma carte d'identité ; je ne pense jamais avoir été aussi enthousiaste de me trouver parmi une longue file de personnes, tous écrasés les uns sur les autres, dans un endroit si restreint… Une partie de moi se sentait telle un imposteur, comme si je pouvais être découverte à tout moment et rejetée brutalement de cette institution prestigieuse.

– Gulwali Passarlay, « Le ciel sans lumière »

Quiconque a été à l'université a ressenti la même chose – ce fut mon cas tout du moins. J'ai beaucoup travaillé, obtenu de bons résultats au lycée, eu le soutien de mes parents, postulé à l'université de mon choix et j'ai été sélectionné parmi des milliers de candidats. Mais lors du premier jour, tu es en quelque sorte déchiré : tu es excité, mais rien ne semble réel.

Pour Gulwali, son chemin jusqu'à ce moment fut radicalement différent.

Lorsque Gulwali avait 12 ans, sa mère dit à son frère et lui de quitter leur maison qui se trouvait dans la province de Nangarhar en Afghanistan, et de ne "jamais revenir". Après plus d'une année d'exil en Iran, Turquie, après avoir été emprisonné, renvoyé aux frontières, mis sa vie en danger dans des bateaux et camions dangereux, Gulwali arriva en Angleterre. Les difficultés, cependant, ne s'arrêtèrent pas là. On lui a dit qu'il mentait à propos de son âge, il ne lui fut pas permis de vivre avec son frère pendant un long moment et il se vit refuser l'asile.

Il se sentait désespéré. Même lorsqu'il se sentait mieux en Angleterre, lorsqu'il rencontra de jeunes gens et se fit des amis, il était toujours mentalement sous l'emprise des démons qui l'avaient suivi au long de son périple.

Malgré cette période difficile, Gulwali se définit comme un étudiant passionné. Il fut même nommé capitaine d'école au sein du centre d'éducation qu'il fréquentait lorsqu'il avait 14 ans.

Des années plus tard, sa demande d'asile fut enfin acceptée par les autorités britanniques et il fut accepté à l'Université de Manchester. Il explique que le jour où il dut aller récupérer ses papiers officiels n'était pas le plus heureux, mais que ce fut plutôt lors de son premier jour à l'université qu'il put voir son futur se dessiner devant lui.

L'histoire de Gulwali (telle que racontée dans sa biographie "« Le ciel sans lumière ») est certainement un exemple extraordinaire de la capacité de résilience des adolescents, mais il y a de nombreux autres enfants de son âge venant de nombreux autres pays qui ont vécu les mêmes difficultés pendant leur périple et qui aspirent à un nouveau futur.

Pour Gulwali, son futur se construit à travers l'éducation, l'apprentissage et le partage de son intelligence avec le monde. C'est pourquoi SB OverSeas a lancé une initiative ayant pour mais de connecter les jeunes, comme Gulwali, avec des opportunités concernant leur futur au sein de l'éducation supérieure.

Depuis janvier, une petite équipe et moi même avons recherché et cartographié les chemins d'éducation supérieure empruntés par les personnes ayant un statut de réfugié en Belgique, ainsi que les opportunités pour notre communauté au Liban d'arriver à l'éducation supérieure.

L'idée est de créer une base de données afin que devra avoir un statut de réfugié en Belgique puisse avoir accès à toutes les informations en un seul endroit.

Les candidatures pour le collège sont compliquées du fait de la terminologie utilisée, de nombreux programmes et qualifications, etc. Mais le système en Belgique est d'autant plus complexe du fait de la séparation des régions Flamande et Wallonne. Le but de cette initiative est d'éclaircir cette complexité et de fournir un guide aux réfugiés qui cherchent à entrer dans l'éducation supérieure afin de les aider à construire leur futur.

Alors que notre recherche se poursuit, nous avons besoin de votre aide :

  • Êtes-vous actuellement, ou avez-vous été, un étudiant avec un statut de réfugié dans un collège ou une université belge ?
  • Êtes-vous un ancien étudiant d'université ayant toujours des connexions avec les institutions universitaires et qui peut nous aider à créer un réseau afin d'aider les futurs étudiants réfugiés ?
  • Êtes-vous simplement intéressé par le sujet du système d'éducation supérieure, avez-vous de l'expérience en recherche ou possédez-vous des capacités techniques qui nous aident ?

Votre aide est précieuse afin de porter à bien ce projet. Merci de me contacter directement à hq.campaign@sboverseas.org si vous êtes intéressé, voulez partager une information ou si vous souhaitez poser des questions.

Le projet est inspiré par le potentiel des jeunes avec lesquels nous travaillons les week-ends avec le projet SB Espoir, les enfants dans nos écoles et les jeunes qui participent à nos programmes d'autonomisation au Liban, ainsi que par les histoires venant du monde entier qui raisonne avec elle de Gulwali.

Dans les moments les plus difficiles, il entendait les paroles de son père lui disant "la vie est une éducation Gulwali".

Écrit par Niki Papadogiannakis.

fr_BEFrench