"Ce match était le meilleur de ma vie !" s'est exclamé un gardien de mais trempé jusqu'aux os mais néanmoins ravi, au centre du groupe regroupé sur le terrain.
La fraîcheur de ce dimanche après-midi à Ixelles n'a pas démotivé les jeunes réfugiés du centre de la Croix-Rouge d'Uccle (avec lequel SB Espoir travaille chaque week-end) de jouer leur premier match sur grand terrain contre des étudiants de la Ecole d'Etudes Internationales de Bruxelles (BSIS), université dans laquelle je poursuis mes études de Master.
Le match amical à peine terminée, suite à une séance de tirs au but, ces jeunes réfugiés – qui jouaient ensemble pour la première fois – n'ont pas laissé la pluie torrentielle amoindrir leur enthousiasme. Ils avaient gagné, et il s'agissait à présent de célébrer leur victoire.
Cette victoire ne se reflétait cependant pas seulement par le score affiché sur les abords du terrain. Elle était également, et surtout, liée au fait de jouer avec leurs camarades du centre – qu'ils connaissaient déjà bien – contre un groupe avec lequel ils partageaient la même passion : celle du football.
Ce sentiment se remarque dès la fin du match, lorsque les joueurs des deux équipes se sont serrés dans les bras tout en chantant, célébrant ensemble ce bel instant. Le fait que les jeunes de SB Espoir gagnent le match, à l'issue d'une partie équitable et stimulante – les deux équipes ayant dû offrir à une séance de tirs au but pour se départager – un bien sûr un peu aidé à cette célébration.
Pour beaucoup de ces jeunes, le football est une de leurs plus grandes passions. Ils ont donc une bonne connaissance de ce sport, pratiqué à peu près partout de par le monde. En effet, qu'on vient de Belgique, d'Erythrée, d'Italie, d'Afghanistan, de Norvège ou de Syrie, et donc de cultures a priori différentes, le football est un dénominateur commun.
C'est la raison pour laquelle, à SB Espoir, nous avons organisé ce match. Nous voulions donner l'opportunité aux jeunes du centre passionnés de football de jouer contre une équipe composée d'étudiants qui, en plus d'être des fans inconditionnels de ce sport, viennent également de différents pays à travers le monde.
Un des étudiants, originaire d'Inde, a découvert qu'un des jeunes réfugiés et lui partageaient la connaissance d'une langue, l'étudiant parlant hindi et le jeune ourdou. Ce dernier a été étonné d'apprendre qu'il existait une vingtaine de langues en Inde et qu'il pouvait parler et comprendre une de celles-ci sans être lui-même originaire du pays.
Comme l'a dit le Secrétaire Général aux Nations Unies Antonio Guterres quand il était Haut Commissaire aux Réfugiés, « le sport est un excellent moyen de faire tomber les barrières et de construire des ponts entre les communautés. Cela renforce l'estime que les jeunes ont d'eux-mêmes et leur permet de mettre de côté leurs différences culturelles d'une manière constructive et non violente.
Même si j'étais supportrice des jeunes de SB Espoir Dans ce match les opposants à mes camarades d'université, je suis particulièrement fière de l'ambiance accueillante et conviviale que les étudiants ont créée pour les jeunes réfugiés.
Nous n'étions même pas sortis du terrain qu'un des jeunes m'a demandé « Quand referons-nous cela ?
Écrit par Niki Papadogiannakis, qui travaille actuellement pour SB OverSeas à Bruxelles.